Rest In Peace.
L'année 2008 a été la plus intense
de mon existence. Cela fait exactement un an, jour pour jour, que nous
sommes arrivés à San Francisco, dans cet appartement vide. Les meubles nous ont rejoint
en février. Une immense excitation, des rêves et des attentes pleins
la tête. Les enfants, finalement, se sont fait plus vite que nous à
cette aventure, débarquant dans de nouvelles classes en cours de
route, ne parlant pas la langue, finissant l'année en fanfare parmi
les bons élèves. Fierté d'un père peu objectif qui a eu beaucoup plus
de mal à prendre ses marques.
Plongé dans les entrailles du Web.2, j'ai découvert le merveilleux monde de la Silicon Valley à côté duquel Hollywood est un jardin d'eau douce chez les Teletubbies. J'ai observé les mécanismes du buzz, le pouvoir des VC, les luttes d'influence chez les gros blogueurs, le Twitter world et ses pièges, la toute puissance des Techs (comme les garagistes, on ne comprend rien à ce qu'ils disent et en tout cas ce ne sera pas prêt avant lundi ;-), la concurrence au sourire de façade, le management à la Française dans un monde de Ricains, l'exigence parfois agressive des "communautés", la production low cost, les attentes déçues, les succès éphémères, les perles inespérées, les jalousies, les egos,... Je me suis éclaté, stressé à mort, parfois à contre-emploi, en charge d'une activité difficile dans un environnement instable. Mais j'ai bossé avec des gens biens, très biens, dont je reste proche et ne doute pas qu'ils vont réussir...
Tout a basculé dans les quatre derniers mois, comme une succession
de murs qui tombent et arrachent les racines, les souvenirs, les larmes
et les fausses croyances. Fin Août, mon père, en un claquement de
doigts, part sans dire au revoir. Il faisait beau ce jour-là. Tout
allait bien. C'est fou comme certains coups de fil traversent le mur du
son, le ventre et le cerveau, les mots ricochant sans
s'arrêter. Ton papa... quoi mon papa ?... Ton papa... MON papa ?... A ce
jour je ne sais toujours pas comment prendre la nouvelle. Je ne crois
pas même avoir commencé le fameux "travail de deuil" dont se délectent
les médias dans les chapelles ardentes. Travail de deuil ? C'est quoi ?
Ruminer les choses qu'on a dites et qu'on regrette, les choses qu'on n'a
pas dites,... Tout cela est parti, et hop. Plus rien.
Rien. Puis quelques semaines plus tard, ma grand-mère, la mère de ma
mère. Et c'est à elle que je pense, ma mère. Qui se retrouve
brusquement à la fois veuve et orpheline, avec son fils unique au bout
du monde. A ma peine s'aditionne la culpabibilité et l'impuissance.
Loin d'elle, je ne peux rien, et Skype ne suffit pas. Skype sert de
tranquillisant, il endort la tristesse, la cache, l'isole. Nous nous parlons dans cette petite fenêtre dans laquelle,
il n'y a pas si longtemps, mon père avait sa place, assis à côté d'elle,
attendant que ses petits-enfants apparaissent comme par magie. Il n'est
plus dans la fenêtre.
Et enfin mon cousin germain, 45 ans, 3 enfants, qui nous
quitte le 18 décembre. Joyeux Noel Thérèse. Un mec en or, gentil,
tellement gentil, comme tous ceux qui partent trop tôt. Il passait voir
mes parents toutes les semaines, avec l'un ou l'autre de ses enfants,
racontant ses affaires et ses projets. A l'enterrement de mon père, il me proposait encore son aide... Youpi. Youhouuu...
Voilà pour le travail de deuil et je n'en parlerai plus. Terminé. Je garde ces images de cimetière et ces conversations pour 2008. Une année où j'ai beaucoup perdu. C'est en perdant beaucoup qu'on voit ce qu'il nous reste. Des vérous ont sauté, des peurs, des idées fausses. Ce que je subodorais n'a fait que se confirmer, c'est maintenant que tout se joue. Maintenant.
J'ai décidé, de façon raisonnée et pensée, de bânir le mot "demain" de mon vocabulaire. Finis les "plus tard", "quand on aura des sous" ou les "pendant les vacances"... C'est maintenant. Je ne tergiverse plus, je fais un pas puis un autre, j'avance. Une décision, une action. Plus le temps de douter, de peser le pour et le contre, de se tâter, de demander la permission, de ne pas y croire... On peut TOUS crever demain, comme ça. Je sais que vous savez. Nous le savons tous, cliché, mais qu'est-ce qui se passe non de Dieu entre le savoir et le faire ? Tous ces freins, ces boulets, souvent reçus de l'enfance, qui nous paralysent jour après jour, nous engluant dans des peurs qui ne sont visibles que de nous. Sorte de somnolence crasse, paresse de nous-mêmes, démission, qui nous laisse voir le temps filer en remettant à plus tard le jour du grand ménage... Mais c'est quand plus tard ?
Après le brouhaha de mes pensées, après un mois de décembre irréel, je suis redescendu. Calme. J'ai trié mes idées. Pas de résolutions à deux balles car, comme sus-mentionné, les résolutions sont des promesses pour plus tard. Je ne sais pas si je perdrai 5 kilos ou si j'apprendrai à jouer de la guitare. Je ne sais pas si je ne craquerai pas pour une clope ou deux à l'occasion. Je ne crois pas pouvoir être meilleur ou pire d'un claquement de doigt. Je sais juste que je vais essayer de mieux vivre. Ne pas me laisser embarquer dans un mouvement qui m'éloigne à la fois de mes proches et de moi. Suis-je clair ? Sans doute pas... Je m'emballe, comme disait la Princesse.
Je vous souhaite donc de trouver l'équilibre, la joie, le plaisir, ce n'est pas simple ; et si vous y arrivez n'hesitez pas à partager le pétard, ça peut aider les copains... Très bonne année à vous tous, quoi qu'il arrive.
Et une grande découverte musicale.
Ce matin je parcours mon lecteur de flux et je vois que mon amie Sarah a posté un clip pour Adidas. Je clique... et j'adore. Comme ça m'arrive souvent dans ces cas-là, je regarde en boucle et tout mon corps se mets en ordre de marche : IL ME FAUT EN SAVOIR PLUS. De liens en liens, de Youtube à Dailymotion, je finis par attérir sur le site Adidas lui-même. L'opération est maginifique. Les clips de la soirée, formats courts et longs téléchargeables, les photos, le concours auquel je participe avec joie meme si je sais que je vais être abreuvé d'emails par la suite. Je suis en euphorie car, par-dessus tout cela, il y a cette musique hypnothique, rythmée, soul à mort, aux sonorités 70's... Je dois trouver. Apres quelques clics, c'est fait.
Frankie Valli & The Four Seasons, "Beggin". Une tuerie. C'est bon, j'ai acheté le morceau sur iTunes apres l'avoir vérifié sur Limewire, oui monsieur. Une belle histoire de web conne je les aime. Thanksgiving is cool:
Le film :
La Chanson en cadeau :
La fête la plus importante de l'année !!! On va bouffer de la dinde, comme au bon vieux temps du Palace. Sorry. Il fait nuit et je n'ai pas de filtre côté humour.
Cette meuf est vraiment la meilleure, de loin. Voici le récapitulatif de sa petite mésaventure érotico-fun avec le présentateur Chris Matthews qui ne manque pas d'humour lui non plus. Allez défi, rencontrer Ellen Degeneres dans les 12 mois qui viennent...
J'adore cette nana en secret et en silence depuis des mois, alors pour l'occasion je sors du bois et apporte, tant qu'à faire, mon joli dessin à son opération Mon beau sapin. Elle a du talent, de l'humour et du coeur. Que demande le peuple...
J'avais oublié ce passage, dans l'émotion. Mais voilà, à la fin de l'interview, juste avant de partir je crois, je lui ai demandé s'il pouvait me laisser un petit mot sur mon livre de chevet, "l'autobiographie d'un menteur", écrit par son plus vieux pote des Monty Python, le très mort Graham Chapman. Je trouvais émouvant de pouvoir les réunir à nouveau, dans MON livre. Il l'a fait avec gentillesse...
"Felicitations, Mr Chapman was a dear, clever, insane chimp who eventually lost all interest in reality... Jean Fromage".
Ce qui signifie grossièrement, "Félicitations, Mr Chapman était un champanzé adorable, intelligent et fou, qui a finallement perdu tout intérêt dans la réalité... Jean Fromage".
Seul un pote peut écrire cela. Seul un super super pote peut faire ce genre de discours à vos funérailles (ci-dessous)... Et le "Jean Fromage" est une référence à son véritable nom de famille, Cheese.
Cette actrice pleine de charme monte très vite ici. J'ai eu le bonheur de voir le dernier film de Kevin Smith "Zack & Miri tournent un porno", film hillarant, incorrect, gras et libre, dans lequel elle brille avec humour et grâce. J'ai toujours adoré les yeux fatigués chez les femmes, elle en est un exemple superbe. Je vous conseille ce film quand il sortira, et je vous conseille de la suivre de près. Elle vient de rentrer dans le TOP25 des personnalités de l'année de Entertainment Weekly, une sorte de référence dans le domaine...
Voici donc une première liste réalisée à partir de vos commentaires. Elle est dans l'ordre d'arrivée dans les commentaires, ce n'est ni alphabétique ni qualitatif. J'ai volontairement exclu ceux qui ont arrêté et les dessins animés (autre exercice).
Et trois vidéo-blogs à dimension éducative ou informative
Bon. Ce n'est effectivement pas si mal et je ne doute pas que nous en ignorons un paquet. En voyant large on doit pouvoir atteindre la petite quarantaine ; nous verrons. Je suis particulièrement content d'avoir découvert la P'tite couronne. A suivre... Je réactualiserai cette liste au fur et à mesure.
Mise a jour : Donc la p'tite couronne, ce n'est pas un Vlog traditionnel autoproduit sans le sou par un user dans son garage. Mais la diffusion etant uniquement Internet, on peut tout au moins se remettre a reflechir sur la definition du mont Vlog ou Video-Blog. Video diffusee sur un blog (ou site) ? Ou video produite par un internaute ?
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